Livres et bavardages

En soirée

«Tout doux mon beau..»

La main délicate d'Alice vint se nicher dans le cou de Japu. La lune à son paroxysme venait d'apparaître derrière les nuages, les caressant avec douceur. La jeune professeur avait attendu ce moment avec impatience. Elle allait enfin pouvoir extraire les excréments du terrier de son Veaudelune et s'en servir comme engrais. Japu était encore jeune mais il était déjà fort et avait passé plusieurs mois avec Alice depuis son arrivée à Ilvermorny. Ses grands yeux globuleux avaient toujours impressionné la jeune femme. N'avait-il pas peur qu'un jour ils tombent de leur orbite ? Miss Green s'en amusa... Bien sûr que non qu'ils ne sortiraient pas de leur trou... D'ailleurs, les Veaudelune seront bientôt au programme de ses cours et il lui fallait en apprendre plus sur l'animal.

«Cela attendra ne t'en fais pas... Mais avant que tu partes, une dernière chose !»

Elle attrapa le cure-pied qu'elle avait auparavant laissé près d'une racine et commença à travailler le Veaudelune. Ce dernier allait bientôt se rendre à sa cérémonie et il était sans doute préférable qu'il soit présentable. Une fois les saletés évacuées de ses pieds, Alice tapota le postérieur de l'animal pour lui signifier qu'il pouvait s'en aller. La jeune femme le regarda alors partir timidement vers un lieu qu'elle ignorait et dont elle ne s'acharnerait pas à trouver. Adressant un dernier coup d'oeil à Japu, elle tourna les talons, franchit less jardins qui menaient à la grande porte puis s'engouffra dans l'enceinte d'Ilvermorny. La douceur du lieu lui caressa les joues, et elle ôta instantanément son écharpe.

Quelques élèves venaient de finir leur dîner et prenaient sûrement la direction de leur dortoir. Alice se contenterait quant à elle de se diriger vers la grande salle. L'appétit ne lui étant pas encore venu, elle préférait largement plonger son nez dans les livres pour y trouver quelques merveilles de la littérature. Ses joues étaient encore rosies de la chaleur du château et ses pieds fatigués de ses aller-retours incessant entre le château et le parc. La lecture demeurait un compromis pour les soulager. Arrivée devant la porte de la bibliothèque, elle toqua et enclencha la poignée... Poignée qui ne bougea pas d'un pouce. A son grand désarroi, la bibliothèque était fermée depuis peu.

«Les horaires d'hiver... c'est navrant !»